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Mes trucs pour bien manger en kayak-camping

Par Geneviève O’Gleman, nutritionniste, savourer.ca

Je suis une adepte de randonnée, c’est mon sport favori. Toutefois, l’an passé, une blessure à un genou m’a en quelque sorte forcée à apprivoiser un nouveau sport qui solliciterait moins les jambes. Un ami m’a conseillé le kayak. Je ne suis pas une fille d’eau, je suis une fille de montagnes! J’étais donc intimidée, mais curieuse également. J’ai plongé, littéralement, en faisant ma certification en kayak de mer puisque je suis tombée à l’eau plusieurs fois afin de maîtriser l’art de l’esquimautage .

Le verdict: j’ai adoré! Si bien que dernièrement, j’ai fait un voyage de kayak de mer au Panama. Un voyage fabuleux, d’île en île, qui a mis mes compétences de kayakiste débutante à rude épreuve, mais qui m’a aussi appris plusieurs trucs pour bien s’organiser lors d’une expédition en kayak.

Lorsqu’on part en camping traditionnel, c’est impressionnant tout ce qu’on doit prévoir! On se surprend à jouer à Tetris en remplissant sa voiture de tout l’équipement requis pour passer quelques jours en pleine nature.

C’est lorsqu’on part en kayak-camping, avec les seuls compartiments étanches de notre embarcation pour loger notre équipement, qu’on réalise à quel point l’espace est précieux et que le bon équipement fait toute la différence. On ne peut pas tout emporter! On doit se restreindre, réfléchir et tout sous-peser. Chaque article doit être très utile pour mériter sa place dans notre kayak. Plus le kayak est lourd, plus il vous demandera d’énergie pour lui donner son erre d'aller, alors c’est un pensez-y-bien!

Comme une grande partie du poids de ce qu’on apporte doit être consacré à l’alimentation, j’ai pensé partager mes meilleurs trucs pour bien manger lors d’une expédition sur l’eau en vous présentant l’équipement et les aliments que j’aime bien emporter avec moi pour préparer mes repas en plein air. Et je suis certaine que ces trucs vous serviront également pour toutes vos sorties en camping, même sans le facteur kayak. On y prend goût à voyager léger!

L’équipement

D’abord, les sacs étanches. J’en ai testé plusieurs, et j’aime bien avoir plusieurs petits sacs d’environ 10 litres plutôt que de tout regrouper dans un grand sac géant qui sera difficile à loger dans les compartiments étanches. C’est aussi plus difficile de trouver ce qu’on cherche dans un grand sac! Je les choisis de différentes couleurs pour bien reconnaître leur contenu et j’écris au marqueur ce qu’ils contiennent, grosso modo. Ainsi, je regroupe les aliments ensemble, les articles pour cuisiner et les produits pour nettoyer ensemble… Choisissez un sac résistant caoutchouté. Ensuite, oubliez votre gros réchaud de camping, il prendra beaucoup trop d’espace. Munissez-vous plutôt d’un petit brûleur compact qui tient dans la paume de votre main. 

Prévilégiez les ensembles de vaisselle compacts et polyvalents, comme une trousse d'accessoires et une batterie de cuisine. J’adore aussi les bols et tasses compressibles, tellement pratiques! Ils prennent beaucoup moins d’espace que les bols et tasses rigides. On trouve même des bouilloires et marmites compressibles. Et pourquoi emporter un couteau, une fourchette et une cuillère lorsqu’on peut avoir un seul ustensile qui fait les trois? On ne peut plus s’en passer lorsqu’on commence à voyager avec ces articles ultra-pratiques. J’ajoute à cet ensemble un bon couteau de cuisine, et je protège la lame en l’insérant entre deux morceaux de carton fixés avec du ruban adhésif afin d’éviter de me blesser ou de transpercer mes sacs étanches. Tout cet équipement rentre dans un sac étanche de 20 litres ou deux plus petits. C’est ma cuisine portative! Je peux tout cuisiner avec ce petit trousseau.

Les aliments

Dans mon garde-manger de kayak, il y a ce petit distributeur à assaisonnement, qui m’évite de trimballer mon armoire à épices au grand complet. L’essentiel y est! J’ai toujours aussi des capsules pour purifier l’eau, ça m’évite d’utiliser mon carburant pour faire bouillir l’eau avant de la boire. Je peux ainsi conserver mon butane/propane pour la cuisine, et j’ai besoin d’emporter moins de bonbonnes. À la maison, avant de partir, je me prépare des condiments non périssables: huile, vinaigre, sirop d’érable, moutarde, sauce soya... que je transvide dans des petits contenants.

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J’emporte aussi ces aliments, à la fois nourrissants, non périssables et légers pour la plupart :

  • Du gruau rapide (avoine à cuisson rapide)
  • Du lait en poudre
  • Du couscous (semoule de blé)
  • Des cubes de bouillon déshydraté
  • Des PVT (protéines végétales texturées, qui, une fois réhydratées, peuvent facilement remplacer la viande hachée dans une sauce, un chili ou des tacos)
  • Des lentilles corail (qui ne demandent pas de trempage, elles cuisent assez rapidement)
  • Du riz minute (moins nutritif que le riz régulier que j’utilise à la maison, mais tellement rapide qu’en kayak, ça vaut la peine)
  • Une variété de noix et de fruits séchés
  • Du cacao
  • Du sucre
  • Du beurre d’arachides en poudre (qu’on peut réhydrater et tartiner ou simplement ajouter à un bol de gruau)
  • Des légumes déshydratés (mélange pour soupes)
  • Du thon en conserve (celle qui ne demande pas d’ouvre-boîte)
  • Des légumineuses en conserve (également celle qui ne demande pas d’ouvre-boîte)
  • Des biscottes (que je mets dans un contenant rigide pour éviter qu’elles ne se brisent)
  • Des tortillas mexicaines (qui prennent moins d’espace et se conservent plus longtemps que le pain, qui se mangent autant sucrées que salées)
  • Du chocolat noir et de la pâte d’amande (pour une bonne dose d’énergie rapide en cas de froid ou de grande fatigue)

 Avec ces quelques ingrédients polyvalents, je peux cuisiner une foule de recettes du matin au soir! Je fais différents agencements. Par exemple, je peux mélanger le thon et le couscous avec des épices cajun ou le riz et les légumineuses avec du cari.

 Je complète avec des fruits et légumes frais, parfaits pour la première ou à la limite la deuxième journée, mais plutôt difficiles à conserver dans des conditions de kayak, surtout lorsqu’il fait chaud. Je les range donc bien au fond du kayak à l’abri de la lumière.

 Lorsque je pars pour plusieurs jours, je peux aussi emporter quelques repas lyophilisés, pratiques, et qui font changement. J’alterne ainsi avec des repas cuisinés et ces repas prêts à manger qu’il ne faut que réhydrater. En expédition de kayak-camping, je trouve plus facile de manger végé. La viande ne se conservant pas très bien, je trouve que les protéines végétales offrent plus de variété et de flexibilité.

Alors voilà mes essentiels pour bien manger en expédition et je vous assure qu’avec ces ingrédients et un peu d’imagination, vous vous régalerez. Laissez aller votre créativité ou, encore mieux, laissez la nature vous inspirer!